Depuis sa création, MJSR n’a cessé d’évoluer afin de placer au mieux ses activités avec les réalités quotidiennes de ceux auxquels il s’adresse.

Que d’activités imaginées, créées, mises à disposition des utilisateurs puis abandonnées parce que ne répondant plus à un besoin ou reprises et développées par d’autres organismes avec d’autres moyens. Que ces modifications aient résulté d’analyse objective ou de mouvement de contestation de la part de certains membres, elles n’en ont pas moins toujours fait avancer l’association de manière positive.

Avoir 100 ans d’existence, une structure souple et performante et travailler dans un climat serein n’empêche pas notre association de toujours faire des réflexions de fonds, des remises en question sur nos activités, notre fonctionnement afin de toujours mieux répondre aux besoins de celles et ceux auxquels nous nous adressons.

Passionnés d’histoire ou tout simplement acteur à un moment ou à un autre de l’une ou l’autre de nos aventures, vous allez pouvoir plonger avec bonheur dans cette rubrique et découvrir l’histoire riche et passionnante de MJSR mais aussi des camps et colonies de vacances dans notre pays.

L’HISTORIQUE MJSR

De la création du mouvement à nos jours

 

(cliquez sur les périodes ci-dessous pour tout connaître de l’histoire de notre association)

La création du MJSR suite à la 1ère guerre mondiale

La 1ère Guerre Mondiale provoqua des difficultés économiques et sociales importantes en Europe. A la suite d’une conférence à Lausanne intitulée « Vienne, une ville à l’agonie », un gymnasien, Frédéric Egger, fut très ému par la terrible famine qui régnait dans cette ville. Soutenu par ses camarades, il collecta alors des fonds pour aider la population sur place. Poussés par un urgent besoin d’agir, quelques élèves des gymnases cantonaux de Lausanne fondent au mois de mai 1920, le Mouvement de la Jeunesse Suisse Romande (MJSR) avec Monsieur Egger comme Président.

Très vite, des jeunes d’autres cantons romands se rallient au Mouvement* qui devient vite important et connu. Plusieurs hommes politiques lui apportent leur soutien moral et une certaine légitimité mais le MJSR ne reçoit alors aucune subvention. Le Mouvement a pour but d’unir les Jeunes de la Suisse Romande qui veulent venir en aide à l’enfance malheureuse, sans distinction de parti, de religion ou de race, et créer dans le monde des liens d’amitié et de solidarité.

La devise est « les jeunes pour les jeunes ».

Dès sa fondation, le MJSR a également soutenu les œuvres romandes de l’Enfance. Il est une organisation-membre de l’Union Internationale de Secours aux Enfants, est affilié au Comité Suisse de Secours aux Enfants et placé sous le patronage de la Croix-Rouge vaudoise.

De nombreuses actions voient le jour  durant les débuts de l’association :

Un bulletin d’information est publié tous les mois au prix de CHF 2.- par année en moyenne.

Photos-cartes “Sauvez les enfants”

La création des « photos-cartes » aide les enfants défavorisés qui habitent une région où personne n’est en mesure de leur donner les secours matériels qui leur seraient nécessaires. Les photos-cartes permettent à des milliers d’enfants de recevoir régulièrement des dons de bienfaiteurs qui sont séparés d’eux par des centaines de kilomètres, mais avec lesquels ils sont en rapport de correspondance suivi. L’originalité du système réside dans le fait que le « parrain » reçoit la photographie de son « filleul » accompagnée de renseignements.

Il sait ainsi qui est le bénéficiaire de ses dons. Le donateur s’aperçoit bien vite qu’il reçoit autant, et plus encore, qu’il ne dépense en voyant toute l’aide et le bonheur qu’il peut apporter.

La création des « photos-cartes » aide les enfants défavorisés. Le donateur choisit la photo de l’enfant qu’il souhaite parrainer.

Espoir aux Désespérés !

De nombreuses actions voient le jour durant les débuts de l’association, parfois en collaboration avec le Secrétariat International des Mouvements de Jeunesse et le Comité Suisse de Secours aux Enfants.

Une dizaine de sections du MJSR se créent et s’organisent en Suisse Romande (Lausanne, Genève, Neuchâtel, Jura bernois). Le 8 Mai 1921 a lieu à Lausanne l’Assemblée constitutive du Mouvement de la Jeunesse Suisse Romande.

Le 20 mai 1921, une première assemblée générale romande est convoquée et réunit les délégués de Neuchâtel, Vaud et Genève. Le premier Comité central est élu et les finances unifiées pour avoir une vision globale. L’association fonde à Genève le « Secrétariat International des Mouvements de Jeunesse ».

Sous le premier nom de « Espoir aux Désespérés ! », un bulletin d’information est créé en mai 1920 pour faire connaître les efforts accomplis et suggérer ceux qui étaient à faire. Des nouvelles relatent les activités des membres du MJSR à l’étranger qui poursuivent ailleurs l’œuvre du MJSR. Le bulletin est publié tous les mois au prix CHF 2.00-2.50 par année en moyenne. Il devient ensuite également un vecteur de rencontres et de liens. Grâce à un contrat spécial avec une imprimerie, le bulletin, tiré à environ 1’500 exemplaires, est imprimé en grande partie grâce aux annonces. C’est donc un bénéfice net de CHF 2.50 que le MJSR retire pour chaque abonnement.

La Journée de la Faim

La 1ère Journée de la Faim organisée au mois de novembre 1922 par le MJSR rapporte plus de CHF 60’000.-. Grâce aux Journées annuelles de la Faim, des enfants affamés d’Autriche, de Russie, de France, d’Allemagne et de Suisse à l’étranger sont alors secourus. Cette action deviendra l’une des opérations les plus importantes de l’association. Il s’agit de simplifier ses repas ce jour-là et de consentir à quelques renoncements. L’économie ainsi réalisée est versée au MJSR, afin de donner un peu de l’indispensable à ceux qui en ont besoin et venir au secours de l’enfance malheureuse.

Au congrès de Bruxelles d’avril 1923, les Mouvements de Jeunesse ratifient le projet d’un Camp International d’Eté de 2 mois pour enfants chétifs et sous-alimentés de sexe masculin de 12 à 17 ans. Il a lieu à Graz en Styrie. Le second est organisé à Gex en France. Il s’agit pour chaque Mouvement de récolter une fort jolie somme. Des Mouvements de Jeunesse se développent également en Suisse allemande.

L’organisation d’événements s’accélère

Chaque section du MJSR organise des soirées, des ventes, des manifestations, des kermesses, des collectes (jamais à domicile) aussi originales que possible, telles que : Le Sou de Noël, Le Sou de l’An, L’Âne de Pâques, La Collecte du Drap, Lausanne Pavoise, Les Ventes (vente de bébés en chocolat pour la Pouponnière des Brenets par exemple), Le Bateau du MJSR etc. De son côté, le Comité central organise chaque année des campagnes financières dont les principales sont celles en faveur de La Lune (la première maison du MJSR) et La Journée de la Faim.

Le Mouvement prévoit des actions de soutien sous forme de conférences, concerts, représentations cinématographiques et théâtrales, des ventes et des collectes en faveur des enfants miséreux de toute l’Europe. Il s’occupe de l’hospitalisation d’enfants que le « Comité de Secours aux Enfants viennois et autrichiens » fait venir en Suisse. L’hospitalisation consiste à faire venir les enfants des pays ruinés et à les placer pour une période de quelques semaines ou mois chez des particuliers de pays plus heureux. Les membres actifs du Mouvement confectionnent des centaines de vêtements dans ses ouvroirs, secourent des enfants japonais lors du tremblement de terre de 1923, organisent des camps de vacances pour des enfants français et allemands, font circuler des berceaux dans des villes particulièrement atteintes par la misère. Le MJSR envoie deux trains de 30 wagons de vivres pour la Russie et en Albanie. Il ouvre successivement trois cuisines en Russie ainsi qu’un sanatorium et une cuisine en Allemagne.

Les actions citées précédemment sont les principales, mais les membres du MJSR en ont fait bien plus encore comme les paquets de Noël (distribution en Suisse romande de vêtements et de vivres à des familles nécessiteuses) ou l’arbre de Noël des filleuls, des distributions de bons de nourriture, des réunions de filleuls, des manifestations diverses, etc.

Et les années à venir ? De l’entrain, de la joie que faut-il de plus ? Elles sont pleines de promesses.

Un changement de cap pour un soutien plus local (1ère partie)

 

Les buts premiers du MJSR étaient déterminés par la situation critique de l’immédiat après-guerre. L’association semblait vouée à une disparition progressive avec le retour de la paix en Europe. Cependant, le caractère nettement international du Mouvement à ses débuts fait place à une préoccupation toujours grandissante pour l’enfance malheureuse en Suisse (conditions d’hygiène déplorables, manque d’affection, etc.). Suite à ce constat, les sections locales du MJSR diversifient leurs activités. Elles continuent à faire des campagnes de propagande mais récoltent aussi des fonds en réalisant des collectes diverses (livres etc.), organisent des soirées théâtrales, des bals, des petits événements ou stands (au Comptoir Suisse, à la fête des vendanges de Neuchâtel notamment). Elles font aussi appel à la générosité des membres passifs par l’intermédiaire du bulletin mensuel.

Les détresses de l’étranger étant moins grandes, le MJSR veut porter plus largement son secours aux enfants du pays en leur consacrant les deux-tiers des sommes recueillies par la Journée de la Faim. Le MJSR subventionne également nombre d’œuvres romandes de secours et de prévoyance dans différents cantons comme Vaud, Neuchâtel, Genève, etc.

La Lune

En 1926, une baraque du chantier de Barberine est offerte au MJSR. Un endroit est choisi à l’orée de la forêt à St-George-sur-Gimel (VD), au lieu-dit « les Tattes à la Lune ». Ainsi naît « La Lune », la réalisation d’un rêve des marraines et parrains pour offrir la lune à leurs filleuls dont l’état de santé nécessite un séjour dans une colonie de vacances. Suite à son inauguration, les premiers camps sont mis sur pied pour permettre à des enfants de se remettre en forme, reprendre du poids et sortir de leur quotidien pas très rose.

 

Le début des camps de vacances

Les camps de vacances accueillent alors annuellement trois groupes de 30 enfants chacun, pour un séjour de six à huit semaines. Ils font le plein d’air sain et de santé, gardant dans leur cœur la joie d’avoir vécu quelques semaines heureuses de liberté et conservent une dernière étincelle qui fait encore briller leurs yeux quand on parle de leurs vacances à La Lune. Pour ce qui est du personnel, la cuisinière et la garde-malade sont seules rétribuées. Tout le travail est accompli par les jeunes gens et filles du MJSR qui ont accepté de consacrer leur été à la Lune.

Les ouvroirs et le vestiaire

Plusieurs sections du MJSR, de même que plusieurs villes et villages où il n’existe pas de sections régulières, ont créé des « Ouvroirs ». Dans les Ouvroirs, on coupe, coud, tricote, babille, … On confectionne des essuie-mains, des linges de toilette, des tabliers ainsi que des barboteuses et des chaussettes que les filleuls mettront l’été à « La Lune ».

Les Ouvroirs peuvent aider les Corbeilles circulantes en leur fournissant de la layette et des petits vêtements. La plupart des fillettes travaillant pour certains Ouvroirs n’ont alors pas 12 ans, l’âge pourtant exigé pour être membre du MJSR. Le Comité décide alors de créer pour elles, une catégorie de membres cadets à 50 ct. la cotisation, et ayant droit à l’insigne.

Plusieurs sections du Mouvement organisent des collectes de vêtements dans les villes où elles exercent leurs activités, « Lausanne Pavoise » en est un exemple. Les personnes qui veulent donner quelque chose le signalent en pendant un oripeau quelconque à leur fenêtre. Une dizaine de camions décorés d’affiches et mis à disposition par des commerçants (ainsi que les chauffeurs venant bénévolement le samedi) font le tour de la ville au son de cloches de vache. Tous les dons récoltés lors de ces collectes sont désinfectés, triés, puis arrangés dans un « Vestiaire » à la Mercerie. C’est la réserve des vêtements pour les besoins constants, les camps, les cadeaux, les « Paquets de Noël », les fêtes des filleuls, …

La section genevoise organise en 1926 la Première Semaine de l’Enfant. Le but étant de coordonner et de grouper sur une semaine un ensemble d’efforts généralement dispersés et donc moins efficaces, d’attirer l’attention du public sur les besoins de l’Enfant et faire connaître le Mouvement et son activité.

Un changement de cap pour un soutien plus local (2ème partie)

En 1926, pouvant désormais agir plus lentement que lors des secours précédents où la rapidité était une nécessité primordiale, le MJSR concentre de plus en plus son activité sur des œuvres de prévoyance. Prévenir vaut mieux que guérir. Combattre l’alcoolisme plutôt que de fonder des asiles pour buveurs, hospitaliser dans un préventorium un enfant dont les parents sont tuberculeux, plutôt que de soigner, plus tard, l’enfant devenu tuberculeux par contagion, …

Sur l’instigation de la Section de Genève, un Préventorium de la Chapelle à Carouge est mis sur pied pour lutter contre la tuberculose. Il a pour but d’hospitaliser des enfants sains en danger de contagion, car nés de parents tuberculeux contagieux. Le Préventorium donne asile à une trentaine d’enfants par année sous la direction experte d’une infirmière de la Croix-Rouge. Il est placé sous le patronage de la Croix-Rouge genevoise et de la Ligue genevoise contre la tuberculose. Les membres du MJSR sont également venus en aide à une maison analogue mais dans le canton de Vaud « La Bérallaz ».

Consolidation des camps de vacances

A La Lune les camps se multiplient, il faut alors séparer les enfants en fonction de leur âge. Les Départements de l’Instruction Publique approuvent le projet de faire l’école à la Lune durant certaines périodes et y envoient de jeunes institutrices. Des camps pour de jeunes apprentis sont aussi mis sur pied pour éviter de les laisser livrés à eux-mêmes à l’âge de 13-14 ans au moment où ils auraient le plus besoin de soutien moral et où ils sont le plus exposés à la tuberculose.

La ligne du sou

La première Ligne du Sou a lieu à Lausanne à la période des fêtes : le « Sou de Noël ». Au fil des ans, plusieurs Lignes du Sou vont être organisées dans différentes villes de Suisse Romande comme le « Sou de l’An », le « Sou de Pâques », le « Sou des vacances ». Lors d’une Ligne du Sou MJSR, on trace un trait de craie sur le bord du trottoir, on monte un grand chevalet avec les informations concernant les activités du Mouvement et le public dépose son argent sur la ligne tracée au sol.

 

 

La loi du Lézard

Des essais heureux ont été tentés pour dicter aux enfants une « loi », la loi du camp de la Lune. Vers 1929, la Loi du Lézard est composée. Le Lézard, c’est le filleul de la Lune. Ce symbolisme dérive directement du Livre de Lézard, livre d’éclaireuses fort apprécié des Marraines. Cette loi inculque simplement et d’une façon concrète l’idéal d’une vie noble et pure.

Une phase plus difficile avec l’arrivée de la seconde guerre

A La Lune les camps se multiplient, il faut alors séparer les enfants en fonction de leur âge. Les Départements de l’Instruction Publique approuvent le projet de faire l’école à la Lune durant certaines périodes et y envoient de jeunes institutrices. Des camps pour de jeunes apprentis sont aussi mis sur pied pour éviter de les laisser livrés à eux-mêmes à l’âge de 13-14 ans au moment où ils auraient le plus besoin de soutien moral et où ils sont le plus exposés à la tuberculose.

Le poids des enfants face à la guerre

Le MJSR fait des améliorations à La Lune comme installer un téléphone et des fourneaux, repeindre les dortoirs, … Une bibliothèque est créée pour les Lézards, les enfants qui viennent en colonies. La commission du camp développe les colonies. En 1932, le premier camp d’hiver a lieu à la Lune. La commission du camp tient également des statistiques pour suivre l’évolution des jours d’ouverture de La Lune, le nombre d’enfants accueillis et l’évolution de leur poids car, à cette époque, un enfant qui reprend des kilos c’est réjouissant. Une fiche de santé par enfant est mise en place. La Lune est ouverte presque toute l’année pour des camps de 2 à 8 semaines pour des groupes de 20 à 30 enfants (camps jeunes filles, garçons, petits, grands, difficiles). Le bulletin de mars est consacré aux activités qui se passent à la Lune.

En 1934, un livre paraît sur le MJSR signé par deux de ses membres, Victor Friedmann et Daniel Christoff.

En 1939, le MJSR est présent à l’Exposition nationale à Zurich, quelques jours avant que n’éclate la Seconde Guerre Mondiale.

Une assemblée des différentes organisations d’assistance suisses crée le Cartel suisse de secours aux enfants victimes de guerres (SEV). Une membre du MJSR en fait partie.

Œuvrer en restant neutre

Lors de la 2e Guerre Mondiale, le MJSR décide de rester neutre mais surtout de continuer son œuvre tant que possible voire même de l’intensifier pour les enfants de mobilisés et les enfants suisses rentrés de l’étranger. La Lune reste ouverte et héberge des Suisses de l’étranger dans l’impossibilité de rentrer chez eux. Cette période entraîne cependant de nombreux problèmes dans certaines sections puisque certains membres sont mobilisés et que les locaux des sections sont réquisitionnés pour les soldats. Les sections se retrouvaient généralement dans des locaux d’écoles mis à disposition gratuitement par les communes. Les personnes qui en étaient responsables se nommait le groupe du collège. Certaines sections se dissolvent. Malgré la crise qui aurait dû augmenter le champ d’activité des sections, il est alors difficile pour celles-ci de survivre en dehors des localités d’une certaine importance. Des comités de sections organisent des conférences dans des écoles secondaires afin de recruter de jeunes éléments.

Pendant la guerre, le MJSR collabore avec la Croix-Rouge pour héberger des enfants victimes du conflit, ainsi que des bébés nés dans des camps de concentration allemands et dont on ne connaissait en général ni le père, ni la mère.

Mai 1945, la fin du cauchemar, que de souffrances accumulées durant ces 6 années de guerre. Il faut maintenant reconstruire, panser, aider et consoler. L’action de 1920 se retrouve en celle de 1945. Les jeunes de cet après-guerre trouvent dans l’œuvre des aînés, non seulement un exemple mais un soutien, un encouragement et des raisons de persévérer.

Une période en faveur des camps

Durant cette période, le MJSR investit beaucoup dans le secteur des camps. Ils ont lieu en été comme en hiver. Un appel au don est fait pour du matériel pour les camps comme des luges, des affaires pour le ski, des habits ou encore des tentes. Des SOS sont également rédigés dans le bulletin pour des besoins de certaines familles ou pour le bon fonctionnement du MJSR.

Les locations de maisons de vacances étant extrêmement chères, le MJSR achète successivement trois maisons qui abriteront de nombreux camps.

Le Mouvement acquiert en 1946 le chalet nommé « Jolimont » situé aux Diablerets, en 1954 le « Soleil » à St-George-sur-Gimel et en 1956 « Les Planètes » aux Plans-sur-Bex.

Dans le cadre de bons rapports réciproques que le MJSR entretient avec la Croix-Rouge, cette œuvre nationale met à disposition son home de Beau-Soleil (ainsi que son personnel) à Leysin pour quelques semaines, par hasard libre durant cette période.

En 1948, les premiers échanges franco-suisse mer-montagne voient le jour. Afin de mettre sur pied ces camps, un représentant du Ministère de l’Education Nationale Française se déplace en Suisse pour prendre contact avec le Mouvement.

Les CEMEA

En mars 1949, c’est la création des CEMEA (Centres d’Entraînement aux Méthodes d’Education Active) en Suisse pour améliorer la formation des moniteurs. Plusieurs organismes de colonies collaborent à sa fondation. Le MJSR en fait partie. Les cours sont donnés par des responsables de colonies de vacances ainsi que par des personnalités de la pédagogie. Sous l’égide de l’UNESCO, les CEMEA organisent un stage international de moniteurs en Allemagne auquel plusieurs parrains du MJSR participent. Le Mouvement donne également ses propres formations en plus de celles des CEMEA. En 1954 la « Fédération internationale des centres d’entraînement aux méthodes d’éducation active » est créé pour regrouper les centres de France, de Belgique, de Suisse et d’Italie.

Le bénévolat

Le principe du bénévolat s’estompe. La compétence cela se paie. L’indemnité offerte aux moniteurs ne compense pas l’argent de poche qu’ils pourraient se procurer par des emplois de vacances plus rémunérés. Malgré cela, certains consacrent leurs vacances professionnelles aux camps du MJSR. C’est le plaisir de changer d’air, de vivre en communauté, de s’essayer à des responsabilités et d’offrir leur disponibilité qui les incite à s’engager.

Nouveaux domaines d’activités

Tous les 4 ans, le Conseil Fédéral renouvelle la composition de la commission nationale pour l’UNESCO. En 1958, une nouvelle section est créée, dite des activités de jeunesse. Jean-Pierre Balavoine du MJSR est choisi pour en faire partie.

Le MJSR conserve encore ses domaines d’activités et va même en créer de nouveaux : un centre de consultations familiales et un club de jeunes (La Maison des jeunes) sont ouverts à Genève. Le MJSR essaie également de monter un Ciné-Club de jeunesse, à Genève.

Pro Infirmis

A la fin des années 50, Pro Infirmis confie 10 enfants en situation de handicap (polios) au MJSR. Le but est d’accueillir des petits handicapés physiques dans des camps jusqu’ici réservés à des enfants certes perturbés socialement, mais bien-portants physiquement.

Quelques jeunes de Delémont ayant été moniteurs dans les camps, veulent s’investir davantage et essayent de monter une section. Les membres du Comité Central se déplacent pour les aider et fixent un premier but : ouvrir une école du jeudi. Il n’y a sans doute qu’au MJSR que ces « écoles » sont, paradoxalement, des réunions de loisirs. Très tôt l’association a compris l’utilité de suivre ses protégés l’année durant pour ne pas qu’ils traînent dans la rue. Il n’est pas de véritable filleul qui n’ait connu ces séances de jeux et de travaux manuels les jeudis, samedis après-midi ou mercredis soir. A la Chaux-de-Fonds, une idée de « mouvement » est venue à l’esprit de la section qui met en place une course du dimanche pour les enfants.

Parmi les activités des parrains et marraines, il y a les camps de travailleurs. Les parrains et marraines se muent en ouvriers le temps d’un court séjour pour rénover une des maisons du MJSR comme Jolimont par exemple.

Un retour aux sources

Des anciens du MJSR créent en 1964 une association auxiliaire constituée uniquement d’anciens membres (AAMJSR). Elle a pour but d’aider financièrement le MJSR mais aussi que les anciens demeurent présents et efficaces pour que la fervente amitié du MJSR soit transmise avec le flambeau. Chaque membre de cette association paie également une cotisation.

L’activité du MJSR est constituées de plusieurs domaines sous forme de groupes ou commissions – photo-cartes ; presse et propagande, bulletin, etc. :

  • d’enquêtes (tenir à jour un fichier et dépister de nouveaux cas sociaux, faire passer des visites médicales ; dépister l’enfant déshérité, dispenser les secours en nature, signaler l’enfant aux autres groupes, assister les parents administrativement et juridiquement),
  • vestiaires et layette (réunissent, trient, remettent en état et distribuent des vêtements d’enfants),
  • jouets et berceaux (réunissent, conservent et distribuent des jouets et berceaux),
  • les écoles ou clubs de loisirs (organisent les loisirs des enfants et préadolescents le mercredi, jeudi et samedi),
  • organisation des colonies, principale activité du MJSR (recrutement des moniteurs, de la direction et des cuisiniers, achat et entretien du matériel et des maisons, placement des enfants, organisation des transports, visites médicales). Environ 700 enfants partent alors en vacances chaque année. Le MJSR refuse un tiers des demandes par manque de place.

La vocation sociale

La plupart des parents paient pour le séjour de leurs enfants en colonie une somme dérisoire en comparaison de celle que coûte effectivement le séjour. Le MJSR compte donc sur l’aide financière de ses membres passifs abonnés au bulletin, les recettes provenant de ses manifestations annuelles comme la Journée de la Faim dont la figure emblématique est Janine, les Lignes du Sou, les ventes d’insignes-stylos, et la campagne des camps. Le MJSR bénéficie également comme les autres colonies genevoises d’une subvention (CHF 10’000.-).

Les camps-maisons

Par soucis d’économies, les membres actifs et bénévoles du MJSR procèdent eux-mêmes à l’entretien des maisons des colonies de vacances. Ils réparent ce qu’ils peuvent remettre en état et qui ne nécessite pas l’aide de spécialistes. Pour cela, ils se réunissent en joyeuse équipe pendant un week-end. Ces séjours sont nommés les « camps-maisons ». De nombreux donateurs offrent, suite à des annonces dans les bulletins, du matériel pour les maisons de l’association.

Conseil de la Jeunesse Romande

Le MJSR est l’un des membres fondateurs du Conseil de la Jeunesse Romande, qui représente la jeunesse romande auprès des autorités et du public. L’une de ses principales activités est l’organisation d’un week-end annuel où se retrouvent des jeunes de différents cantons romands et des divers mouvements de jeunesse.

Le Grand Hôtel de Trient

En 1964, suite à un appel aux propositions, le MJSR achète le Grand Hôtel de Trient en Valais qui est renommé « La Grande Ourse ». Cette acquisition porte à 5 le nombre des maisons appartenant à l’association. Cet achat a été rendu nécessaire par la difficulté toujours plus grande de trouver des maisons de vacances disponibles durant l’été et qui doivent être mises à disposition des échanges mer-montagne avec la France. Cette bâtisse en plein cœur des Alpes permet de développer les activités du MJSR comme l’organisation de rencontres qui ne serait pas possible dans les autres maisons.

Le bulletin, la section tessinoise et Mireille Villemin

Après la création des sections de la Chaux-de-Fonds, St-Imier, Le Locle, en 1967, une nouvelle section se crée hors de la Suisse Romande, au Tessin et se diversifie rapidement en sous-sections dans différentes villes du canton. Suite à cela, les nouvelles de cette section sont en italien dans le bulletin. « C’est grâce à l’attendrissement obstiné de la première femme présidente centrale que le Mouvement a pu devenir le Movimento della gioventù della Svizzera romanda e del Ticino. » Cette présidente, Mireille Villemin, sera souvent citée en exemple pour son originalité, son esprit d’indépendance et son dynamisme.

Le bulletin est le terrain d’échanges entre les sections, les familles et le Comité de l’association. Il exprime toute la vie de l’association.

Les foyers et actions à l’étranger

Durant 1967, le MJSR loue une maison d’altitude à Montana pour permettre à des enfants vivant une situation familiale difficile de passer 3 à 6 mois voire plus dans un foyer permanent en attendant une solution. Puis, en 1968, cette action se poursuit à Jolimont aux Diablerets avant de s’arrêter car trop coûteuse. Des soutiens sont toujours donnés aussi à l’étranger : en 1968 pour la Sicile qui a été gravement touchée par un tremblement de terre. Le MJSR consacre, selon les circonstances et après avoir étudié chaque cas en particulier, une partie de ses ressources (au maximum 10% par année) pour secourir des enfants étrangers qui vivent dans la misère. Des colonies sont organisées dans les montagnes suisses pour de petits Algériens qui souffrent de la guerre.

La fin de la Lune et les années soixante

Au milieu des années 60, le constat est fait que « La Lune » ne répond malheureusement plus aux normes de la législation vaudoise en matière de cubage. Le Service de l’Enfance autoriserait cependant de l’exploiter avec 22 enfants. Ce qui n’est malheureusement pas possible financièrement pour le MJSR. L’association essaie alors de trouver une solution, rénover ?, reconstruire ?, adjoindre des pavillons ?. La décision est prise de reconstruire du neuf de telle sorte que la maison puisse accueillir toute l’année 50 enfants dans des chambres de 3-4 lits, avec un grand terrain et des salles de jeux, qu’elle soit conforme aux conceptions modernes de la vie en collectivité d’enfants. Le terrain idéal dans une grand clairière entourée de forêt, est trouvé sur les hauts de St-George-sur-Gimel où se trouve la première maison du MJSR « La Lune ». Les frais d’entretien et de modernisation des immeubles sont de plus en plus élevés. Les services de sécurité et les organes pédagogiques se montrent, à juste titre, toujours plus exigeants quant aux installations des colonies de vacances.

La Journée de la Faim progresse d’année en année pour atteindre un montant de CHF 130’000.- en 1969.

50e anniversaire et la Nouvelle-Lune

A l’occasion du 50e anniversaire du MJSR, plusieurs actions sont organisées.

Une réédition du livre de l’association est réalisée « 50 ans de Mouvement ». Revu et savamment augmenté, cet ouvrage retrace fidèlement, tant par le récit que par le style, l’épopée du Mouvement. Il donne en outre quelques idées de la vie sociale en terre romande au cours des dernières décennies. Il rend compte de différents mouvements d’opinions, intiment liés à l’activité de l’association, qui agitèrent périodiquement le pays.

Un questionnaire est transmis aux membres via le bulletin. Il traite des problématiques auxquelles le MJSR fait face (son utilité, son idéal, les besoins des familles et enfants, …).

Un concert est donné au nom du MJSR par deux artistes genevois. Suite à la fermeture de la Pouponnière et Maison d’enfants de La Chapelle-sur-Carouge le montant des actifs est attribué au Mouvement. La Maison de La Chapelle, qui fut tout d’abord un préventorium antituberculeux, avait été fondée à l’instigation et avec la collaboration de membres genevois du MJSR en 1925.

En route vers la professionnalisation

A partir de l’année 1970, certaines sections puis l’association du MJSR engagent du personnel qualifié à mi-temps puis à plein temps dans le secteur du secrétariat ou de l’animation et formation afin de permettre aux membres un travail plus approfondi et répondre à la demande croissante de qualité des activités proposées dans les camps. Cependant, l’amateur enthousiaste (volontaire dynamique) ne peut que demeurer le pilier essentiel du Mouvement.

Marraines et parrains, préposés au bon déroulement des opérations, sautent d’un quai à l’autre, passent de car en car comptant, accélérant retrouvailles enflammées ou adieux humides des colons.

En 1948, 272 enfants bénéficiaient des camps de vacances du MJSR et en 1970 plus de 800.

Le MJSR devient grand maître de l’organisation de colonies de vacances en Suisse Romande. Si les organes centraux solidement appuyés par le secrétariat fonctionnent normalement et assurent leur rôle de gestion, la base que constituent les sections éprouve de plus en plus de difficultés à se développer, à recruter, voire à survivre. Leur vitalité est très irrégulière. Des personnes sont très motivées puis démissionnent car elles se marient, déménagent, etc. Le constat est cependant fait que l’activité principale du MJSR n’est pas remise en cause et qu’au contraire, l’organisation de centres de vacances correspond à un besoin toujours plus pressant qualitativement et quantitativement parlant.

Des camps d’adolescents d’un nouveau genre sont organisés comme des camps itinérants, par exemple vélo-camping aux Pays-Bas ou train-bateau et à pied en Sardaigne ou encore un camp pour apprendre à conduire, sous la responsabilité de maîtres d’auto-écoles expérimentés.

Les maisons emblématiques du MJSR

En 1974, le chalet Jolimont accueille durant les vacances de Nouvel An tous ceux qui, de près ou de loin, ont participé à l’une des nombreuses activités du MJSR. Cette expérience a pour but de resserrer les liens. Elle est récréative mais elle permet également d’acquérir grâce aux échanges un nouveau bagage de connaissances pour les prochains camps.

En juillet 1975, c’est l’inauguration de la « Nouvelle-Lune » en référence à « La Lune »*. Ce projet de reconstruction a pu être possible grâce aux nombreux dons suite à la campagne « Pour que la Nouvelle-Lune se lève bientôt » et à l’opération « Lune de miel », aux collectivités publiques, aux entreprises et à tous ceux qui ont voulu que la Nouvelle-Lune voie le jour. Elle sera ouverte en permanence pour accueillir des enfants dans l’urgence.

Plusieurs camps y auront lieu mais le MJSR n’en aura pas l’utilisation exclusive. En 1977, la Nouvelle-Lune est pleine à 100% pour 9 mois du fait qu’elle est facilement louable à des sociétés. Un couple de responsables habite sur place et prend la direction des camps.

Le 30 juillet 1976, le « Soleil » est détruit impitoyablement par un incendie alors qu’il accueillait une fois encore des enfants en vacances. Aucun n’a été blessé. Le feu a été provoqué par le jeu d’un enfant.

*En 1984, l’ancienne Lune sera détruite lors d’un exercice effectué par les pompiers. Cette maison venait des baraquements du chantier de Barberine et avait été offerte au MJSR. En 1974, lors de la construction de la Nouvelle-Lune, la Municipalité avait racheté ce bâtiment pour aider le financement de la nouvelle bâtisse. À ce moment, ce lieu servait aux bûcherons et aux saisonniers notamment. Cette propriété communale étant située sur un terrain à vendre, il fallait donc détruire la maison. Après avoir obtenu les autorisations nécessaires, il a été décidé que le bâtiment serait brûlé et en même temps servirait d’exercice au corps des sapeurs-pompiers de St-George-sur-Gimel.

Les actions des années septante

En 1977 (le 12 février), quelques-uns des nombreux membres actifs du MJSR présentent les aspects actuels du MJSR dans l’émission « L’antenne est à vous ».

En décembre 1977, une exposition rétrospective du MJSR des années 1930-1970 est réalisée à Lausanne. Elle regroupe de nombreuses belles et anciennes photos, les films du cinquantenaire, un beau et grand tableau de la dernière exposition nationale de 39, des albums souvenirs des années 40 et des histoires d’enfants des années 50.

En janvier 1978, la section du Tessin devient autonome et ne dépend plus du MJSR. Cela vient du fait de la langue et de l’éloignement géographique.

En 1978, à Genève, le MJSR aide au développement d’une « garderie de décembre » pour permettre aux mamans d’aller faire quelques achats pendant que leurs enfants jouent sous la surveillance d’autres mamans. Ce projet a par la suite continué sous la responsabilité des mamans du quartier. La section de Genève ouvre également un club d’activités tous les jeudis ou samedis pour les 9-12 ans.

Le 12 juillet 1978 c’est l’inauguration après réparation du chalet Jolimont.

La naissance de la Fondation des Immeubles du MJSR

En 1978, un projet de création d’une fondation des Maisons du MJSR est entrepris. La plupart des cantons accordent l’exonération totale des droits de mutation et des impôts fonciers. En 1979, le projet est mené à terme en particulier grâce à l’aide de Jean-Pierre Balavoine (président de la Fondation des immeubles du MJSR, ancien trésorier central du MJSR) et Marc Gignoux (vice-président de la Fondation, responsable des bâtiments, architecte-conseil).

Cette fondation gérera entièrement les maisons du MJSR. La majorité du Conseil de fondation doit être composée d’anciens membres du MJSR et deux membres du Comité du MJSR y siègent de droit. La Fondation des crèches genevoises donnera à la Fondation une maison idéalement située à Gryon, « La Chotte ». Le parc immobilier de la Fondation s’élève alors à 5 maisons (La Nouvelle-Lune à St-George-sur-Gimel, Les Planètes aux Plans-sur-Bex, La Grande Ourse à Trient, Jolimont aux Diablerets, La Chotte à Gryon qui sera ensuite nommée La Comète à la fin de années 80). 1980 est la première année de fonctionnement de la Fondation des immeubles du MJSR.

Autour de l’année 1979, le MJSR rencontre certaines difficultés : une partie du voisinage de la Grande Ourse à Trient n’est pas très contente des nuisances que peut représenter une maison d’enfants dans le village, des maisons de bonne taille et qui répondent aux exigences pédagogiques en France au bord de la mer ne sont pas faciles à trouver, les directeurs de camps se font plus rares, le nombre de places est bien inférieur à la demande, l’association doit trouver l’équilibre entre offrir le plus de places possibles mais diminuer le nombre d’enfants par camp pour offrir des vacances les plus enrichissantes possibles.

La professionnalisation des “Jolis camps de vacances”

Au début des années 80, le MJSR débute une collaboration avec l’association « Quart-Monde ». Une dizaine d’enfants de tous les pays partent alors gratuitement en camp.

En décembre 1980, le MJSR vient en aide aux sinistrés d’Italie en fournissant vêtements, couvertures, etc.

Un camp d’échange est organisé avec la Tunisie. Cinquante enfants suisses logent dans une maison au bord de la mer et cinquante tunisiens jouent dans la forêt de sapins de St-George-sur-Gimel du 22 juillet au 12 août 1982.

En 1982, le MJSR se présente à nouveau à la télévision dans l’émission « L’antenne est à vous » et en 1983 l’équipe TV « Temps présent » s’invite à un camp aux Diablerets.

En novembre 1983 a lieu la séance constitutive de la commission Passeport-Carrefour qui organise des stages pour des adolescents tout au long de l’année. Le MJSR participe aux journées régionales de l’innovation et de la formation professionnelle qui ont donné le coup d’envoi à cette action et permettent d’aller à la rencontre du public.

Le Groupement de Liaison des Associations de Jeunesse de Genève est créé et le MJSR y participe. Ce Groupement reçoit un soutien substantiel de l’Etat.

La mutation de la société

Les normes dans les camps de vacances évoluent. Un moniteur est nécessaire pour 6 à 7 enfants. Les attentes des parents concernant les camps changent également. Ils aimeraient que leurs enfants découvrent des activités spécifiques et qu’ils apprennent quelque chose de nouveau. Pourtant, l’événement important du camp c’est la vie en collectivité. Le MJSR doit trouver l’équilibre entre l’aspect financier, son fonctionnement idéologique et les attentes des familles qui évoluent au fil des ans. Le MJSR ne sera jamais un club med car cela serait ne pas respecter les objectifs de l’association.

En 1983, le Mouvement débute une nouvelle activité le « ciné-club-spectacles MJSR ». Il propose aux enfants de Suisse Romande quelques lieux d’animation où sont programmés des spectacles de marionnettes, du théâtre, des clowns, de la musique, des films, …

En 1984, le but de la Journée de la Faim n’est plus compris et son thème ne semble plus avoir sa raison d’être. Le MJSR change alors progressivement le slogan de cette journée importante de l’association pour rendre cette action plus crédible, plus actuelle et toucher le plus grand nombre de donateurs. Le Mouvement est alors soutenu par une équipe composée d’étudiants en marketing du SAWI et de l’ERAG (école romande des arts graphiques) ainsi que par la fédération romande de publicité et l’union romande de journaux. La Journée de la Faim se transforme en la campagne « On partage ? ».

Des soirées de soutien sont organisées par exemple par le Kiwanis Club de Genève.

Des journées de retrouvailles, une fête annuelle du MJSR entre membres actifs, familles et amis du MJSR sont régulièrement organisées notamment à la Nouvelle-Lune. Des week-ends et séjours de ski sont aussi proposés pour entretenir le lien entre les actifs du MJSR.

Le bus-expo

Dans le cadre de l’Année de la Jeunesse, en 1985, le MJSR remet à neuf un bus postal qui a pu être acheté grâce à la générosité du propriétaire. Ce véhicule présentera une exposition et visitera différentes régions de Suisse Romande durant quatre mois avec la présence de jeunes pour animer des moments de loisirs, rencontrer la population ainsi que ses membres et mieux faire connaître les buts de l’organisme. L’installation et l’aménagement du véhicule, Bus-Expo, a fait l’objet d’un chantier avec les jeunes du Passeport-Carrefour. Plus de 250 jeunes participent à ce projet.

Zoom sur le milieu des années 80

Depuis 1985, de nouvelles formes d’accueil sont offertes à la Nouvelle-Lune. Il est possible de louer la maison avec un programme d’activités structurées dont l’animation est incluse. Ces propositions s’adressent aux écoles, aux familles et aux personnes âgées.

En 1985, le bulletin paraît 6 fois par année. Il représente le seul lien entre l’association et ses membres passifs. Au cours de l’année 1986, le bulletin est soumis par ses rédacteurs à la critique de spécialistes en communication. Ses vocations sont toujours de maintenir le contact avec les nombreux membres du MJSR, d’informer le public des programmes d’activités de l’association, de présenter des enquêtes et petits dossiers relatifs aux problèmes de la jeunesse actuelle, de recevoir en échange de ses lecteurs le soutien indispensable au bon fonctionnement du MJSR.

En 1986, un groupe de travail est mandaté pour réaliser une enquête concernant les indemnités données aux équipes d’animation. Le résultat montre que 63% des jeunes ne souhaitent pas être augmentés et estiment que les CHF 12.- versés par jour sont suffisants, leur motivation n’étant pas de gagner de l’argent mais de vivre une expérience et de rendre service.

A partir de 1987, le dernier bulletin de l’année contient un calendrier* pour souhaiter de joyeuses fêtes aux lecteurs. Il se veut un trait d’union, il rappelle au fil des mois les délais d’inscription et dates importantes de l’association. Il est constitué de photos provenant des camps.

L’Actif est le journal que reçoivent 4x par année les membres actifs du MJSR. Un agenda vivant qui rappelle au cours des mois les étapes de la vie du Mouvement : communications, invitations, sondages, appels de monos, inscriptions diverses, adresses utiles, etc.

*En 1991, une nouvelle formule du calendrier sera proposée à savoir un calendrier indépendant du bulletin.

En route vers les années 90

En 1987, le MJSR vit des moments difficiles financièrement parce que la nouvelle campagne financière n’atteint pas ses objectifs et que le Passeport-Carrefour et le Bus-Expo notamment ont fait un trou dans les comptes. Pour passer ce cap, le prix des camps est alors un peu augmenté mais les aides aux familles subsistent.

Dans les années 80, c’est la fin de l’œuvre des berceaux circulants et des sections. Le MJSR se concentre dorénavant sur l’organisation de ses camps. On décide de privilégier la qualité à la quantité des camps proposés. Les camps de grandes envergures sont de moins en moins demandés.

Il s’agit alors de proposer des camps plus petits (entre 28 et 55 enfants). En 1988, des mini-camps sont organisés sur des week-ends. Une thématique propre à chaque mini-camp est déterminée et les activités sont locales.

Pour continuer sur sa lancée de mise au goût du jour de ses activités, comme cela a été fait avec la création du Passeport-Carrefour et de la campagne « On partage ? », la nouvelle devise proposée par le Comité est « Des jeunes à l’écoute des jeunes – des jeunes à la rencontre des jeunes ».

Un projet de journal pour les enfants est lancé pour garder le lien après le camp. L’idée s’est enrichie d’un projet de Club dont le journal serait le porte-parole. L’objectif principal est l’interactivité au moyen d’animations directes et régionales ainsi que de correspondances régulières sous forme d’un journal (lettres, carnets d’activités, …). Son nom :

le Pop Corn Club, le journal « Epi-Quoi ? » et la mascotte « Maïs ». Les animations du Club ont lieu un samedi par mois au local du MJSR à Lausanne. Un mercredi soir par mois, une rencontre des actifs y est également organisée.

Visa pour les vacances

Le MJSR met en place le programme « VISA pour les Vacances ». L’objectif est d’être un soutien pour des groupes de jeunes qui voudraient partir en vacances en groupe, en leur fournissant un encadrement, du matériel, des adresses, des conseils, une supervision. Les jeunes organisent leur voyage de A à Z et apprennent à s’organiser de manière autonome.

Les Cropettes

En 1988, le MJSR déménage dans les locaux que l’association occupe encore actuellement : dans l’école des Cropettes à la Rue Elisabeth-Baulacre 8 à Genève.

Plan de sauvetage

A la fin de l’année 1988, le MJSR fait face à la plus grave crise financière de son existence. Philippe Babando, président de l’AAMJSR, appelle à la générosité des amis du MJSR. La campagne financière des camps et la campagne « On partage ? » n’ont malheureusement pas rapporté assez d’argent. Une commission formée d’anciens trésoriers du MJSR se réunit alors à la suite de l’AG afin de proposer un plan de sauvetage au Comité. Celui-ci comporte notamment l’abandon du Passeport-Carrefour dès la fin de la volée en cours. Le MJSR ne pouvait plus assumer à lui seul un programme aussi ambitieux qui, en plus du problème financier, soulevait une autre problématique, celle de la professionnalisation.

Eté 89

Dès l’été 1989, des échanges linguistiques sont mis en place ainsi que des séjours de vacances organisés en collaboration avec une institution suisse alémanique (KOVIVE).

Du 20 juin au 8 juillet 1989, à Goumois près de Saignelégier, le MJSR met à la disposition de divers groupes, pour un prix modique, une petite base d’activités nautiques avec une flotte de canoës et kayaks, une vingtaine de personnes pour l’encadrement et une installation complète de camping.

Pour ses 70 ans, le MJSR fait appel à toutes les personnes sensibles à son histoire, son action, son avenir et constitue un comité ad hoc pour l’organisation de la manifestation. Il propose par l’intermédiaire du bulletin, et dans le cadre de cet anniversaire, de mettre en place un véritable dispositif de recherches pour que des anciens membres retrouvent, lors des festivités, des amis rencontrés en camp. L’objectif est que de nombreuses et mémorables retrouvailles puissent avoir lieu lors de la Fête de 1990. Dans le cadre de cet anniversaire, le MJSR a convié à une table ronde plusieurs personnalités représentant les milieux politiques, sociaux, éducatifs et pédagogiques pour réfléchir à son action en termes de prévention. Du 16 au 28 juillet 1990, le Pop Corn Circus réalise une tournée en Suisse Romande de 10 représentations dont la dernière à St-George-sur-Gimel pour la Fête du MJSR.

L’année 1990 marque également un autre anniversaire, celui des 60 ans d’activités, de fidélité et de dévouement ininterrompus au MJSR de Jean-Pierre Balavoine, successivement membre actif de la section de Genève, président central, trésorier central et président de la Fondation des immeubles du MJSR.

Au Mouvement, chacun y vient comme il est, avec ce qu’il a, pour des motifs souvent différents, mais chacun y trouve sa place.

Dans les années 90, partir en colonie est plus un choix éducatif que 30 ans auparavant. Il n’en demeure pas moins que bon nombre d’enfants font des camps par nécessité. Leur placement est dicté par des impératifs familiaux, sociaux ou financiers. C’est à l’équipe d’encadrement de tout entreprendre pour que le séjour soit un temps de vie riche en découvertes, expressions, rencontres, bonheur et amitié.

Après 70 ans, le Mouvement est toujours le même lieu de liberté, d’espérance et d’amitié dont toute personne a tant besoin pour se construire et se réaliser.

L’encouragement des activités de jeunesse

L’activité déployée par un organisme de jeunesse de l’envergure du MJSR se traduit par différents programmes et met en scène de nombreux acteurs regroupés au sein de commissions, groupes de travail, départements, … Ne pouvant rester chacun dans son coin, les groupements de jeunesse ont décidé de coordonner leurs efforts, ainsi diverses organisations faîtières sont nées. Elles se situent à trois niveaux : fédéral, romand, cantonal. (CSAJ, GRAJ, GLAJ)

Le 1er janvier 1991 entre en vigueur la nouvelle loi fédérale relative à l’encouragement des activités de jeunesse extra-scolaires qui comprend notamment le congé-jeunesse. Il est accordé aux jeunes gens qui se livrent bénévolement à des activités de jeunesse extra-scolaires pour le compte d’une organisation du domaine culturel ou social, en y exerçant des fonctions de direction, d’encadrement ou de conseil.

Tout au long de son existence, le MJSR a pu compter sur des dons spéciaux, ce poste est imprévisible et fluctuant, mais il apporte des réserves non négligeables lors des années difficiles. En 1989 et 1990, La Chaîne du Bonheur soutient l’action du MJSR en lui fournissant un fond de CHF 50’000.- affecté spécialement aux demandes d’aides financières pour les camps de vacances de la part de familles dans le besoin.

Le MJSR, à l’instar d’autres associations, est toujours plus dépendant financièrement des pouvoirs publics qui obligent à faire preuve de transparence dans les demandes d’aides financières et les résultats de gestion.

La campagne des camps et celle de « On partage ? » ne rapportent plus assez d’argent alors qu’il y a encore une dizaine d’années le Mouvement pouvait se passer de subventions. Les seules recettes stables depuis longtemps sont les cotisations des membres.

91-92 en zoom

Le MJSR adapte sa manière de communiquer avec le soutien d’une agence de communication, pour se faire connaître et informer le public, mais également augmenter les rentrées financières. En 1991, l’envoi de tous-ménages est supprimé au profit d’une action publicitaire orchestrée par deux hebdomadaires L’Hebdo et l’Illustré ainsi que par l’utilisation de l’espace TV réservé aux institutions caritatives suisses : « Il faut savoir ». En 1992, le MJSR dévoile son nouveau logo. La mascotte Maïs continue cependant d’illustrer le bulletin. Un spot TV est réalisé et diffusé sur les écrans de Suisse Romande.

Les camps de vacances restent l’essentiel des activités du MJSR. La formation des moniteurs continue à être une préoccupation permanente de l’organisme. L’association veut diversifier ses offres d’aide à la jeunesse.

Le Comité propose de modifier la structure interne du MJSR pour être en mesure d’assumer correctement son rôle. Un poste de Directeur est notamment créé pour soulager le Comité et les commissions sont supprimées afin d’enlever une lourde charge administrative des épaules des bénévoles.

La nouvelle structure a pour but principal de préserver un espace d’action, de privilégier la réflexion sur de nouveaux projets tout en laissant à quelqu’un d’autre le souci de trouver des financements par exemple.

L’Assemblée Générale professionnalise en partie le MJSR pour optimiser les compétences réunies au sein du Mouvement. Les statuts du MJSR et du personnel sont actualisés.

Vu son caractère romand, le MJSR reçoit des subventions de nombreuses communes, la Ville de Genève en tête.

Un camp d’entraide en Roumanie pour des adolescents est mis sur pied avec la collaboration d’Inter’Est, groupe de travail qui s’occupe d’échanges et de coopération pour la jeunesse.

Le MJSR peut compter sur le soutien ponctuel de fondations pour des dons de médicaments pour les pharmacies de camps ou le prêt de bus par exemple.

75 ans après, toujours en mouvement

L’espace jurassien du Mouvement de la Jeunesse Suisse Romande (nouvelle section au Jura créée en 1994) propose des week-ends pour les actifs ou familles jurassiennes, des mini-tournois humoristiques ; ses membres tiennent un stand pour la campagne « On partage ? » ou sont encore bénévoles pour Nez Rouge.

Le local du MJSR à Lausanne reprend vie suite à des travaux pour le réaménager. Il est équipé d’une cuisine, de suffisamment d’espace pour y dormir, il constitue un lieu idéal pour des rencontres, des préparations de camps et même des fêtes. Au début des années 2000, le réseau d’échanges réciproques de savoir de Lausanne-Ville établit son centre d’activités dans ce local. Il continue ainsi d’accueillir nombre d’activités différentes et des personnes de tous horizons.

Le MJSR s’offre pour ses 75 ans un spectacle « Larmes et Sourires d’Enfants », joué par les enfants des camps qui ont préparé des tableaux qui évoquent les trois quarts de siècle passés. Le spectacle, mis en scène par Gérard Demierre, a lieu à St-George-sur-Gimel en extérieur devant la Nouvelle-Lune. Une expo-photos souvenirs est également réalisée à l’intérieur de la maison à l’occasion du spectacle du 75e anniversaire.

En 1996, le MJSR engage Fabienne Bernard actuelle directrice de l’association.

La Fin des années 90

En 1997, le MJSR augmente le nombre de ses camps et propose des thématiques variées en Suisse comme à l’étranger. L’association sollicite des professionnels ou d’autres organisations à but non lucratif comme Swiss Cetacean Society pour les activités spécifiques. Un camp est même organisé au Bénin durant 3 semaines.

L’ensemble des régions de Suisse Romande, les villes comme les zones périphériques, sont bien représentées au travers des inscriptions aux camps.

Le nouveau programme suit les attentes et besoins des familles exprimés suite à la réalisation d’un sondage. Plus de 40% des questionnaires ont été retournés et plus de 94% des familles manifestent leur satisfaction. Cette démarche est un joli succès.

Suite à cette réussite, l’association invite les familles à remplir un questionnaire qualité après chaque séjour de leurs enfants. Une supervision est réalisée par un professionnel, atteignable 24h/24 pour les équipes d’encadrement, et qui visite ponctuellement chaque camp.

En 1998, la création du site internet du MJSR et un travail de licence offrent au passé et au futur l’occasion de se rencontrer au présent et de montrer la richesse du passé de l’association ainsi que les maîtres-mots du MJSR toujours d’actualité : dynamisme, esprit d’avant-garde, imagination, solidarité, don de soi et bonheur des enfants. Anne Caloz réalise une analyse culturelle et historique du MJSR dans le cadre de son travail de recherche pour la licence en faculté de psychologie à Genève.

De par le nombre et la pertinence de ses actions, le MJSR aurait sans doute pu devenir un organisme caritatif « poids lourd » dans notre pays. Il a volontairement refusé cette voie, lui préférant celle qui lui permettait de rester à taille humaine. Sans doute était-ce le désir de rester près de ses membres et de leurs vrais problèmes et surtout d’utiliser les ressources là où elles doivent l’être : sur le terrain.

En 1999, en collaboration avec l’association Jeunesse sans frontière, le MJSR organise trois séjours à la Nouvelle-Lune. Des animateurs de cette association accueillent en Suisse leurs homologues du Sénégal, ensemble ils forment l’équipe qui anime ces camps pas comme les autres.

A l’aube de l’an 2000

A la fin des années 90, les demandes d’aides augmentent. En l’an 2000, le MJSR soutient activement le programme « enfants des rues » de Terre des Hommes pour aider les enfants qui connaissent la misère. Lors de l’inscription à un camp, les familles peuvent mettre CHF 10.- de plus pour l’action. Dans les camps, un moment est consacré à la problématique des enfants démunis afin de sensibiliser les enfants. Au moment de fêter ses 80 ans d’existence, le MJSR décide de saluer la mémoire des anciens et fondateurs de l’association et de susciter un mouvement de solidarité pour les enfants démunis.

Le MJSR est signataire de la Charte de qualité dans le canton de Genève. Il fonctionne dans les différentes commissions cantonales qui travaillent sur la qualité des camps de vacances. La fondation ZEWO renouvelle la certification du MJSR. Ce label atteste de la bonne utilisation des dons recueillis par les organismes et garantit l’intégrité de ceux-ci au niveau de la collecte et de la transparence dans la tenue de la comptabilité.

L’action sociale du MJSR va au-delà de l’accueil des enfants défavorisés. Cette mission reste centrale mais elle s’est étendue à d’autres facteurs comme l’autonomie, la tolérance, vivre ensemble et participer aux tâches communes, ….

Le bulletin du MJSR, publié à ses débuts chaque mois, passe progressivement à 7 publications par année puis à 4 à la fin des années ’90.

En 2002, l’association « Mer et Montagne » est dissoute. Le MJSR a collaboré avec cette association pour les échanges entre la Suisse et la France jusqu’en 1984. Avant de devenir autonome en 1953, c’était une délégation française du MJSR.

Le MJSR soutient un projet de construction d’une école au Bénin en collaboration avec l’association « Solidarité avec les Villages du Bénin ».

Dans les années 2000, certaines problématiques compliquent la situation du MJSR : les collectivités publiques engagent également des jeunes moniteurs et les rétribuent 3 fois plus que les organismes tels que le MJSR, les frais de transports par le rail augmentent, travailler avec des professionnels pour les activités spécifiques coûte un certain prix, certains lieux accueillent des groupes mais de préférence en dehors des vacances scolaires, … Le MJSR fait partie de ceux qui se battent pour ne pas dépendre des services publics en privilégiant la diversité dans ses formes de financement.

Les nouvelles dispositions concernant les économies d’énergie obligent la Fondation des immeubles du MJSR à changer toutes les fenêtres de ses bâtiments. Grâce à la contribution de généreux donateurs et à un don de la Loterie Romande, d’importantes rénovations sont réalisées sur trois des maisons du MJSR, Jolimont aux Diablerets, La Comète à Gryon et la Nouvelle-Lune à St-George-sur-Gimel. Les deux autres maisons sont mises en vente : les Planètes aux Plans-sur-Bex et la Grande Ourse à Trient.

Cette décision est prise compte tenu des coûts d’entretien de ces grands bâtiments, frais que la fondation ne peut plus supporter. De plus, ils ne sont plus adaptés aux besoins du MJSR.

Les camps de vacances au cœur du mouvement

L’Association des Camps de Vacances du District de Courtelary, la dernière section existante du MJSR, a rénové et agrandi sa maison Beau-Soleil à Leysin, devenue vétuste, grâce à de nombreux donateurs qui ont répondu à son appel.

Le besoin en matière de places d’accueil ne cesse de croître. La longueur des vacances des enfants par rapport à celles des parents, le nombre toujours plus élevé de familles monoparentales ou de familles où les deux parents travaillent, mais aussi les modifications du cercle traditionnel de prise en charge (grands-parents par exemple) sont autant de paramètres qui accentuent ce besoin d’accueil.

En 2005, le MJSR doit faire, à contrecœur, la concession d’augmenter de 10% le tarif des camps pour les non-genevois. L’association étant de plus en plus pénalisée par la diminution des subsides hors canton de Genève et par l’afflux de résidents non-genevois effrayés par les suppléments demandés par certains organismes. En parallèle, les possibilités de soutien pour les familles en difficulté sont augmentées.

En mars 2005 naît l’idée de demander à un journaliste de la RSR d’intervenir dans des camps MJSR. Jean-Marc Richard et toute son équipe de la RSR s’installe alors dans quatre camps de vacances avec son bus baptisé « Le Zèbre ». Le MJSR passe à plusieurs reprises à la RTS dans l’émission « Ensemble ».

Les camps à thèmes ont le vent en poupe

Le premier camp « Piazza Grande » est mis sur pied à Locarno lors du Festival du Film. Les participants peuvent alors voir plusieurs films et aussi rencontrer des personnes travaillant pour ce festival mondialement connu.

En 2012, un camp à vélo « Du Léman à la mer » est développé par des membres de l’équipe d’animation. D’autres camps à l’étranger voient le jour les années suivantes comme « Sous le soleil de Croatie » ou encore un camp sur la thématique d’Harry Potter à Londres.

La génération connectée

Les sujets traités par le bulletin évoluent avec le temps. Ils fournissent de l’information mais ont aussi un but de prévention et de sensibilisation. Le Mouvement veut servir d’intermédiaire entre les lecteurs de son bulletin et les œuvres de protection de l’enfance qui attendent de l’aide. Autrefois, les sujets tels que l’alcoolisme, le tabac, le SIDA, etc.

Dans les années 2000, la place est donnée aux sujets tels que les nouvelles technologies et l’arrivée des téléphones portables dans les camps, la pratique des jeux vidéo, l’endettement des jeunes ou encore le rapport aux jeux et matériel mis à disposition dans les camps pour n’en citer que quelques-uns.

En 2006, le nouveau propriétaire du bâtiment, où se situe le local du MJSR à l’avenue de France à Lausanne, met fin au bail car l’immeuble va être totalement réaffecté. Cela faisait alors plus de 80 ans que des pages d’histoire de l’association s’étaient écrites dans ces locaux. Sa vitrine, un excellent moyen de réclame, était, lors de son activité, renouvelée aussi fréquemment que possible.

En 2008, le Lions-Club de la Côte choisit le MJSR comme association bénéficiaire de sa traditionnelle soirée malakoffs.

L’héritage des événements extérieurs

Le MJSR adapte constamment et au fil des ans sa communication virtuelle et met notamment en place des bons cadeaux. L’association essaie de maintenir les mêmes prix d’année en année malgré la hausse constante de certains postes tels que celui des transports publics qui représente une grosse part du budget des camps.

Dès 2012, le MJSR se présente et propose un stand lors de festivals et manifestations dans le domaine de la jeunesse : le Festival des activités de jeunesse à Lausanne ; Le Salon Croque-Loisirs, Plaine de jeunes, Fête de l’Espoir, Expo Juniors à Genève puis le Festival Deschênés ou encore l’action « Futur en tous genres » organisée par l’Université de Genève. Des membres de son équipe font également le tour des maisons de quartier de Genève pour présenter les activités de l’association et compléter l’offre des maisons de quartier.

Ca bouge au MJSR !

En 2013, le MJSR met sur pied des accueils à la journée et une collaboration avec Pro Senectute Vaud qui permet à des personnes âgées de partager des moments en camp avec les enfants. L’association est mandatée pour la gestion du nouveau centre de compétences « Pro’Pulse » qui permet d’offrir à des jeunes de nouveaux horizons professionnels, les aide lors de transitions scolaires et professionnelles.

Le MJSR se confronte également aux exigences de plus en plus grandes de certaines familles ainsi qu’à la difficulté croissante de recevoir les informations nécessaires concernant leurs enfants. Certaines familles ne se rendent souvent pas compte que le prix du camp ne comporte de loin pas tous les frais inhérents au camp.

Entre 2011 et 2016, plusieurs départs à la retraite ont lieu au sein de l’équipe administrative du MJSR active depuis de très nombreuses années, des piliers du Mouvement : Isabelle Caloz, Isalyne Meylan et Françoise Pasche.

En 2014, les trois maisons du MJSR sont rénovées pour répondre aux nouvelles normes incendie, aux exigences des groupes et pour améliorer la qualité des services de ses immeubles. Le mobilier des lieux communs est remis à neuf et au goût du jour tout en gardant le côté pratique de la vie de groupe. Ceci est rendu possible grâce au soutien de donateurs. Après 60 ans d’engagement au MJSR, Gérald Sapey passe le témoin de la présidence de la Fondation des immeubles, alors saine et dynamique, à François Berthoud, actuel Président de la FIMJSR. Une réflexion d’ensemble est entreprise concernant l’avenir des maisons, la nécessité d’optimiser encore leur fonctionnement ou les infrastructures mises à disposition des groupes, tout en gardant en tête que la vocation première de la Fondation est de mettre des lieux d’accueil à disposition du MJSR.

Les accueils à la journée rencontrant un franc succès, ils sont développés dans différents lieux dans plusieurs cantons (VD, NE, GE et FR), en collaboration avec certaines communes et en toutes saisons. Un bilan réalisé, avec les retours des équipes d’animation mais aussi avec les remarques des familles, permet d’affiner encore ce qui doit l’être et d’élargir l’offre du MJSR. Des discussions avec l’Etat et la Ville de Genève démontrent la nécessité de mettre à disposition des familles de nouvelles offres. La spécificité des accueils MJSR est que les familles peuvent inscrire leurs enfants à une ou plusieurs journées ce qui donne aux parents une extrême flexibilité.

Accueils à la journée et Animascience

Premier logo de 2017 à 2019

En plus des camps traditionnels qui offrent des plus-values importantes aux enfants et qui ont toujours leur public, le MJSR fait désormais une large place aux accueils à la journée. Le projet pilote dans le canton de Vaud est rejoint par plusieurs lieux à Genève. Ainsi un partenariat est signé avec la Maison de la Créativité ce qui représente un pas important d’une nouvelle implication dans la région genevoise.

Au 2e étage de cette maison, le projet MJSR « Animascience » propose des accueils et activités ludo-scientifiques aux enfants de 3 à 12 ans. Ces ateliers scientifiques se développent par la suite pour les adolescents à la Fondation Brocher. Chaque jour pendant 4 heures et sous la conduite d’un médiateur scientifique, les jeunes se glissent dans la peau de chercheurs. Ils peuvent alors questionner les scientifiques de la Fondation Brocher qui travaillent sur place durant l’été, un réel plongeon dans le monde de la science actuelle.

Les camps à thèmes ont le vent en poupe

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Entre octobre 2016 et juillet 2017, plus de 3’000 enfants de 3 à 13 ans participent aux différentes activités proposées par Animascience en accueils à la journée, en famille ou dans le cadre scolaire, soit près du double de ce qui était initialement prévu. Tous les ateliers sont élaborés par l’équipe d’Animascience qui peut compter sur le soutien de l’association Innovage. Animascience échange avec des institutions comme le CERN, l’EPFL, l’UNIGE et le Muséum d’histoire naturelle de Genève.

En 2018, un premier essai de laboratoire continu est mis en place à l’école de Lully (GE), des ateliers ludiques sont également organisés lors de l’exposition « Des jardins & des livres » de la Fondation Bodmer. Des élèves du cycle d’orientation rencontrent et échangent également avec Trinh Xuan Thuan, professeur d’astronomie de renom à l’Université de Virginie à l’occasion de sa venue en Suisse et grâce à la Fondation Yves et Inez Oltmare.

Avec le soutien de Sport up, une semaine de camp est organisée pour des enfants de 6 à 10 ans avec et sans handicap pour vivre une aventure humaine extraordinaire.

En 2019, Animascience reçoit le Dauphin de Bronze d’Innovage.

Les réseaux de la solidarité

Un fonds est créé grâce à l’association Aupadama qui permet d’offrir une partie du prix du camp à des familles dans le besoin. Ce fonds était auparavant composé de plusieurs dons de différentes structures que les professionnels du MJSR sollicitaient. Comme il est de plus en plus difficile de collecter de l’argent et que ce travail prend énormément de temps, l’association Aupadama a été approchée pour renforcer et assurer ce fonds de soutien aux familles dans le besoin.

En 2015, le MJSR se trouve sur les réseaux sociaux. Un nouveau site internet met à l’honneur la fonction de « mono », parce qu’être mono est « Le job d’été le plus cool du monde ». Le MJSR crée par la suite un site spécialement pour Animascience et un nouveau personnage accompagne Animascience dès le printemps 2020 et partage ses questions et réponses sur la science sur les réseaux sociaux.

2016 est l’occasion d’un certain nombre de changements comme l’introduction d’un CRM (Customer Relationship Management) qui permet de traiter de manière beaucoup plus simple et rationnelle les relations entre les familles et le MJSR. Tout en demeurant axées sur les familles, les activités de l’association se diversifient pour répondre toujours mieux aux besoins en constante évolution.

Projet « Ensemble »

Un projet pilote est mis en place dans le canton de Vaud : Anima+. La démarche originale du MJSR consiste à offrir à des communes une assistance professionnelle pour concrétiser une politique de la jeunesse, proposer des activités ponctuelles et/ou récurrentes sur le territoire communal.

En 2016, le Comité se renouvelle en partie et nomme comme président Domenico Di Paolo. Ce dernier connaît bien l’institution puisqu’il y a œuvré en tant que moniteur prouvant ainsi la continuité qui existe au sein du MJSR. Il est très impliqué dans la vie associative et préside également l’association des camps de vacances de Courtelary qui est une section du MJSR.

En 1977 déjà, le MJSR projetait de créer un camp mères-enfants. Cela n’avait malheureusement pas pu se faire faute de personnes disponibles pour l’encadrer ou de trouver une maison adaptée. En 1982 pourtant, le premier camp mères-enfants voit le jour à Gryon. Le but de ce camp est de donner la possibilité à des mamans de partir avec leurs enfants profiter de quinze jours de vacances ensemble sans avoir à se soucier du train-train quotidien des lessives, courses, repas, etc. Un camp mères-enfants est mis sur pied en 2016, petit clin d’œil au passé. La question de l’intégration des pères à ce camp s’est posée pour une édition future.

Quelques chiffres

Au début de son activité, le MJSR accueille 60 voire 100 enfants par camp et ceux-ci durent alors plusieurs semaines, en 1979, environ 45 enfants et actuellement 32 enfants maximum par camp. Les parents souhaitent au fil des ans des durées plus courtes pour les séjours de leurs enfants. En 2017, durant l’été, environ 3’000 enfants et 250 membres d’équipes formés participent aux camps et accueils à la journée du MJSR.

Le programme ENSEMBLE !

Début 2017, le programme « ENSEMBLE – L’intégration par les loisirs » est développé par le MJSR. Il vise à faciliter la participation et l’intégration des enfants migrants et des mineurs non accompagnés dans les journées d’accueil et les camps du MJSR se déroulant en Suisse. Afin de favoriser l’intégration de mamans avec des enfants en bas-âge, se trouvant souvent isolées lorsque leurs enfants sont scolarisés, le MJSR organise des journées de loisirs leur permettant de découvrir des lieux adaptés pour les enfants. L’association est convaincue que lors des loisirs, les barrières tombent, les différences s’estompent, la camaraderie l’emporte et la solidarité se renforce. Afin de garantir un cadre sécurisé et sécurisant pour toutes et tous, des moniteurs et monitrices suivent une formation spécifique.

Depuis 2018, Aupadama soutient le programme ENSEMBLE, en plus du fonds de soutien qui permet à des familles modestes d’obtenir une aide pécuniaire pour les camps du MJSR. Un camp rap et break dance est alors mis sur pied et accueille 16 mineurs non accompagnés.

Fondation Hirzel

Gertrude Hirzel ainsi que sa Fondation ont soutenu le projet ENSEMBLE dès son lancement. Gertrude Hirzel, voyant que La Nouvelle-Lune nécessitait quelques améliorations, offrit spontanément d’aider avec ses propres deniers.

Conscients de l’importance des prix des prestations que le MJSR propose lors ses camps de vacances et centres aérés (accueils à la journée), certains partenaires ont aussi fait des efforts financiers.

A ce jour, le MJSR est soutenu par l’OFAS, les cantons de Genève et Vaud, la ville de Genève mais aussi par de nombreuses communes et villes romandes.

Le début d’une nouvelle ère

Le MJSR participe en 2018 à la semaine sans écran et souhaite poursuivre son implication afin de sensibiliser les jeunes à l’utilisation des portables et des réseaux sociaux. Les équipes MJSR s’engagent en ce sens dans les camps, particulièrement auprès des adolescents.

Les partenaires du MJSR, concernant les formations des équipes d’animation, sont les CEMEA, FORJE et le Groupement genevois pour la qualité dans les organismes de vacances.

Depuis plusieurs années, le MJSR propose des places de stages rémunérés et des postes de civilistes soit dans son secteur Animascience soit auprès des loisirs éducatifs ou de l’administration.

Début 2019, le bulletin du MJSR devient le « Mag des familles » et se pare d’un nouveau format et de plus de couleur.

De l’accueil à la journée au centre aéré

Nouveautés pour les accueils à la journée en 2020, les inscriptions sont possibles à la semaine et non plus à la journée pour permettre aux enfants de vivre une vraie continuité dans les activités et de créer des liens solides les uns avec les autres. Il est également possible de prolonger chaque jeudi d’accueil jusqu’à 21 heures pour les enfants et parents qui le souhaitent.

100 ans d’activité

MJSR fête son 100e anniversaire en 2020 : nouveau nom, nouveau logo, activités spéciales, journée pour les familles, stands, camps offerts, etc. *

L’appellation « mouvement » était depuis de nombreuses années remise en question, il a été décider de modifier « Mouvement » en « Ma », et ce afin de ressembler à la société actuelle et conserver ses initiales MJSR.

La campagne des camps de 2020 est encore plus importante que celle des années précédentes.

*Au vu de la situation sanitaire, le Comité du MJSR décide de tout reporter à 2022. Malheureusement certaines festivités ne verront jamais le jour.

La Grande Histoire MJSR continue !

À bientôt pour de nouvelles aventures !